La chute de 65 % de The Trade Desk : fondamentaux solides contre valorisation excessive

Le paradoxe du déclin

The Trade Desk a connu une chute spectaculaire en 2025, avec une baisse d’environ 65 % de ses actions depuis le début de l’année. Sur un horizon de cinq ans, la situation semble encore plus grave — l’action a presque été divisée par deux alors que le S&P 500 a à peu près doublé (y compris les dividendes réinvestis). Pourtant, derrière la performance difficile de l’action se cache une réalité contre-intuitive : l’entreprise sous-jacente continue de générer des profits et des flux de trésorerie importants, créant une déconnexion déroutante entre la santé financière et la valorisation du marché.

Cette déconnexion mérite une analyse. The Trade Desk exploite une plateforme côté demande qui sert d’intermédiaire critique dans l’écosystème ouvert de la publicité numérique. Les marques utilisent la technologie de l’entreprise pour acheter des inventaires publicitaires sur des propriétés en dehors des jardins fermés — une catégorie qui inclut des réseaux sociaux comme ceux de Meta Platforms ainsi que des canaux en pleine expansion tels que la télévision connectée, les réseaux médias de détail et les plateformes de podcasts.

La croissance ralentit, mais la rentabilité reste robuste

Les résultats du troisième trimestre 2025 révèlent la tension centrale à laquelle sont confrontés les investisseurs. Le chiffre d’affaires a atteint $739 millions, représentant une croissance de 18 % en glissement annuel. Bien que respectable, cela marque un ralentissement notable par rapport à une croissance de 27 % au troisième trimestre de l’année précédente et est inférieur aux 22 % d’expansion que l’entreprise a réalisés au premier semestre 2025.

Le contexte de comparaison est important. The Trade Desk a bénéficié d’une dépense accrue en publicité politique au T3 2024, ce qui établit une comparaison difficile. En ajustant pour ce facteur, la croissance du chiffre d’affaires au troisième trimestre 2025 s’est approximativement située à 22 % — une image plus flatteuse. Pour donner une perspective, Meta Platforms a rapporté une croissance de 26 % de ses revenus en glissement annuel au T3 2025, bien qu’opérant à partir d’une base de revenus nettement plus grande.

Ce qui distingue The Trade Desk sur le plan opérationnel, c’est la rentabilité. La société a affiché une marge nette de 16 % ainsi qu’une marge EBITDA ajustée de 43 % au troisième trimestre. La génération de flux de trésorerie disponible est restée substantielle, totalisant $155 millions rien que pour cette période. La direction a déployé $310 millions pour des rachats d’actions avec une autorisation supplémentaire de $500 millions récemment approuvée, ce qui témoigne de la confiance dans l’allocation du capital malgré l’environnement de valorisation.

Positionnement stratégique et vents contraires concurrentiels

Le véritable avantage stratégique de l’entreprise réside dans son indépendance. Contrairement à des concurrents intégrés comme Amazon ou Meta, The Trade Desk ne gère pas de réseaux sociaux, de plateformes de recherche ou de marchés e-commerce. Ce positionnement permet à l’entreprise de se présenter comme neutre et objective — des caractéristiques de plus en plus valorisées par les annonceurs recherchant des alternatives aux modèles publicitaires en écosystème fermé.

Cependant, cette indépendance comporte une vulnérabilité stratégique. Le succès de The Trade Desk dépend des inventaires et des données contrôlés par des partenaires externes. Les concurrents intégrés, en revanche, combinent des données d’achat de première partie, des capacités de streaming vidéo et des outils publicitaires au sein d’une seule plateforme, créant des avantages concurrentiels que The Trade Desk ne peut pas facilement reproduire.

La direction a souligné que les capacités en intelligence artificielle renforcent la dépendance des clients à la plateforme. La société positionne l’IA comme permettant un « achat objectif, riche en données, à travers les canaux », répondant à la demande des marketeurs pour plus de transparence et de résultats mesurables.

Les préoccupations de valorisation éclipsent la force opérationnelle

Malgré la chute spectaculaire du cours de l’action, The Trade Desk se négocie à des multiples élevés par rapport aux perspectives de croissance. L’action affiche un ratio cours/bénéfice de 45, contre 26 pour Meta. Cela signifie que les investisseurs en actions paient un multiple nettement plus élevé pour une croissance manifestement plus lente et un accès à un écosystème publicitaire plus petit.

Les prévisions à venir amplifient les préoccupations de valorisation. La direction prévoit un chiffre d’affaires d’au moins $840 millions pour le Q4 2025, ce qui implique une croissance d’environ 13 % en glissement annuel par rapport à $741 millions au Q4 2024. Bien que la direction guide généralement de manière prudente — et que des résultats modestes dépassant ces prévisions représenteraient une hausse — même les interprétations optimistes suggèrent que la croissance du Q4 sera inférieure au taux de 22 % réalisé au trimestre précédent.

Ajuster pour les dépenses politiques de publicité complique mais n’élimine pas la situation. La société affirme qu’en excluant les dépenses politiques du Q4 2024, la croissance implicite serait d’environ 18,5 %, mais cela reste significativement inférieur aux moyennes historiques.

Le calcul risque-rendement

Pour les investisseurs patients, axés sur la croissance et convaincus des changements à long terme dans le budget publicitaire en faveur de l’internet ouvert, la valorisation actuelle déprimée offre des opportunités. The Trade Desk conserve des taux de rétention client élevés, des marges opérationnelles attrayantes et une feuille de route axée sur l’IA et les solutions d’identité.

Néanmoins, le multiple de valorisation — en particulier par rapport à celui de Meta — offre peu de marge d’erreur. Si la croissance continue de ralentir ou si la pression concurrentielle s’intensifie, l’action dispose d’un coussin de baisse limité. La solidité du bilan et la capacité de génération de cash offrent une certaine assurance aux investisseurs, mais les programmes de rachat d’actions ne créent de la valeur pour les actionnaires que si le positionnement concurrentiel et les trajectoires de croissance sous-jacentes restent intacts.

Les investisseurs envisageant des points d’entrée sont confrontés à un dilemme réel : les fondamentaux de l’entreprise restent solides, mais la valorisation boursière reflète une reconnaissance limitée des risques de décélération en cours.

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