Jour de Quadruple Witching : Quand l'expiration des dérivés provoque des mouvements inattendus sur le marché

L’histoire cachée derrière la volatilité trimestrielle

La plupart des traders considèrent la journée de quadruple witching comme une légende urbaine—un événement trimestriel exagéré par les médias pour faire la une, mais sans réelle importance pour le trading. Cette évaluation s’est avérée correcte pendant des années. Jusqu’à ce que les circonstances s’alignent pour rendre le 18 décembre 2020 potentiellement différent.

L’histoire commence en 1982 lorsque le CME Group a introduit pour la première fois des contrats à terme réglés en espèces sur l’indice S&P 500. Cette innovation a permis aux acteurs du marché de faire un seul pari capturant tout le mouvement des actions de grande capitalisation. Le produit a rencontré un tel succès que CBOE Global Markets a lancé l’année suivante des options de style européen sur le SPX, suivies par les contrats d’options sur contrats à terme du CME.

Comment la mécanique a créé le “Triple Witching”

Pendant huit mois chaque année, ces produits arrivaient à expiration selon des calendriers décalés. Mais lors des quatre fenêtres d’expiration trimestrielles—mars, juin, septembre et décembre—quelque chose d’inhabituel se produisait : les contrats à terme sur actions, les options sur indices et les options sur actions individuelles convergaient toutes en quelques minutes. La synchronisation des règlements créait des décalages de prix prévisibles, et les traders se préparaient à la volatilité. Le “triple witching” est entré dans le vocabulaire du marché comme un raccourci pour ces moments chaotiques.

La terminologie a évolué vers “quadruple witching” avec l’arrivée des contrats à terme sur actions individuelles, bien que la réalité soit devenue plus complexe. Des dizaines de dérivés d’indices négociés électroniquement arrivent maintenant à expiration simultanément, créant un réseau interconnecté de contrats où les mouvements de prix se propagent instantanément à travers les instruments liés.

Le trading électronique a tout changé—ou presque

Lorsque les marchés dérivés se sont développés dans les années 1990, le jour de quadruple witching exigeait réellement une préparation. Les traders qui calculaient manuellement les relations d’arbitrage entre contrats à terme et options pouvaient repérer de véritables opportunités de profit. La fenêtre d’exploitation durait assez longtemps pour qu’un observateur compétent réagisse.

Le trading algorithmique moderne a anéanti cet avantage. Les systèmes informatiques effectuent des calculs de tarification à une vitesse des milliards de fois supérieure à la cognition humaine. Les décalages de prix que les traders repéraient et exploitaient disparaissent désormais en millisecondes. Cette efficacité a réduit les spreads bid-ask à des niveaux historiques et atténué la volatilité traditionnellement associée aux événements d’expiration.

Résultat : le quadruple witching est devenu en grande partie sans importance pour la majorité des traders. Jusqu’à ce que certains catalyseurs réintroduisent une incertitude réelle.

La carte sauvage : l’inclusion de Tesla dans le S&P 500

L’entrée de Tesla dans le S&P 500 à partir de lundi, avec un poids supérieur à 1,5 %—le plus grand poids d’entrée de l’histoire—a introduit un élément imprévisible. Les gestionnaires de fonds indiciels passifs suivant le S&P 500 ont été confrontés à une réalité mathématique : ils devaient acheter des actions Tesla dans des proportions précises par rapport à la clôture de vendredi, tout en vendant simultanément des montants équivalents en dollars d’autres composants de l’indice.

Ce n’était pas une option. Les gestionnaires passifs doivent exécuter ces transactions selon leur méthodologie. Les gestionnaires actifs, dont la performance est simplement benchmarkée par l’indice, bénéficiaient d’une flexibilité de timing—mais beaucoup ont probablement accéléré leurs achats avant l’ajout à l’indice.

Le prix de Tesla avait augmenté de plus de 50 % depuis l’annonce de l’inclusion dans l’indice. Cette dynamique soulevait une question cruciale : qui achetait réellement ? Les gestionnaires institutionnels réalisant des achats inévitables ? Les traders particuliers anticipant la demande institutionnelle ? Les spéculateurs pariant sur une appréciation supplémentaire ?

La réponse déterminait le résultat du vendredi. Si les spéculateurs anticipaient correctement une forte demande institutionnelle, ils réaliseraient d’énormes profits. Si l’acheteur naturel attendu ne se matérialisait pas avec suffisamment de force, une vente panique s’emparerait de ceux positionnés pour des gains.

Lire les attentes du marché via la tarification des options

Les marchés d’options anticipaient un mouvement substantiel. Les options Tesla reflétaient des attentes pour un mouvement en une seule séance dépassant 40 $—ce qui nécessitait un risque de 4 000 $ par spread. À $655 par action, la straddle à prix d’exercice au pair se clôturait au-dessus de 40.

Le ETF de dépôts S&P (SPY) racontait une autre histoire. Cotant à 372,19 $, la straddle à strike 370 disponible pour moins de $3 impliquait un mouvement attendu de l’indice d’environ un dixième de la magnitude relative attendue par Tesla.

Pourtant, le SPY connaissait des mouvements de plus de 2 $ de façon routinière. Vendredi pourrait facilement dépasser cette fourchette de volatilité quotidienne, générant potentiellement des résultats profitables même si les mouvements restaient modestes.

Calibrer le risque face à l’opportunité

Cette asymétrie suggérait une dynamique commerciale intrigante. Parier sur un mouvement massif de Tesla nécessitait un capital important ($4 000) avec un risque de perte substantielle. L’approche du SPY ne demandait qu’$270 de risquer un déploiement, tout en conservant un potentiel de profit si les marchés bougeaient—ce qui semblait probable compte tenu des circonstances.

L’avantage statistique favorisait l’approche à moindre risque et à moindre capital pour saisir les opportunités du quadruple witching. Plutôt que de rechercher la rupture dramatique, accepter des gains de base offrait de meilleurs rendements ajustés au risque dans un environnement volatile.

Pour les traders surveillant cet événement d’expiration unique, les dérivés au niveau de l’indice offraient des configurations risque-rendement plus attractives que des paris concentrés sur une seule action dans un environnement où la mécanique du quadruple witching pourrait réellement compter.

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