La structuration n’est pas seulement une solution, c’est aussi le nouveau langage de la finance en chaîne. À l’écriture de ce langage, nous espérons voir l’expansion et la reconstruction du paysage financier numérique dans son ensemble, ouvrant un nouveau chapitre pour la fusion entre la finance traditionnelle et le monde de la blockchain.
Auteur de l’article, source : AquaFlux
Les défis actuels de la tokenisation RWA
Ces dernières années, une multitude d’actifs du monde réel (Real-World Assets, RWA) ont été introduits dans la blockchain et tokenisés, mais la tokenisation RWA rencontre encore de nombreux obstacles. Beaucoup d’actifs tokenisés restent simplement « en chaîne » sans exploiter pleinement les avantages de la blockchain. Si ces actifs restent silencieusement dans un portefeuille après leur mise en chaîne, la propriété fondamentale de la DeFi — la composabilité — ne peut pas se manifester. Les principaux défis de la tokenisation RWA comprennent :
・Faible liquidité : Le marché de nombreux RWA est peu actif, manquant de marchés secondaires matures et de produits dérivés financiers pour soutenir la liquidité. Cela signifie que, bien que ces actifs soient en chaîne, ils ont du mal à circuler ou à être mis en garantie efficacement, ce qui entraîne une faible efficacité du capital. Contrairement aux marchés traditionnels où actions et obligations disposent de nombreux instruments dérivés (options, futurs, levier, etc.) pour soutenir la liquidité, la RWA en chaîne manque encore de telles « structures de liquidité ».
・Manque de stratification structurée : La majorité des RWA tokenisés sont des produits « tout-en-un » à risque/rendement unique, ne répondant pas aux préférences variées des investisseurs. Un seul token supporte tous les risques et tous les rendements, ce qui n’est pas idéal pour les investisseurs risk-averse ou risk-seeking. Ce manque de stratification entraîne une faible efficacité de tarification, empêchant d’attirer efficacement différentes classes de fonds selon leur appétit pour le risque. Le marché ne peut pas différencier la tarification du « temps » et du « risque de crédit », ce qui limite la découverte de prix efficace.
・Faible composabilité et standardisation : De nombreux projets de tokenisation RWA opèrent de manière isolée, avec des formes d’actifs non standardisées, difficiles à intégrer dans l’écosystème DeFi en tant que collatéral ou outil de liquidité. En raison de l’absence de composants financiers standardisés, après leur mise en chaîne, ces actifs ne peuvent pas être largement intégrés dans des protocoles de prêt, de trading ou d’agrégation de rendements, comme ETH ou stablecoins. Résultat : bien que ces RWA aient une valeur, leur activité financière est limitée, empêchant une utilisation accrue et une libération de leur valeur.
Ces défis fondamentaux montrent que la simple « tokenisation » ne suffit pas. Comme l’indiquent les analyses sectorielles, si l’on digitalise des actifs comme l’immobilier ou les actions sans leur donner une dimension financière, ces actifs ne deviennent pas réellement une « productivité » financière en chaîne. La bottleneck réside non pas dans l’actif lui-même, mais dans l’absence de structures et de mécanismes permettant de fluidifier ces actifs. Ainsi, la prochaine étape consiste à construire sur la blockchain une couche de structuration semblable à celle des marchés financiers traditionnels, afin de libérer la liquidité et d’accroître la composabilité, devenant une priorité absolue.
L’historique de la finance structurée
Pour dépasser ces obstacles, il est utile de s’inspirer de l’évolution de la finance structurée traditionnelle. La finance structurée consiste principalement à empaqueter et à stratifier des actifs, transformant des actifs peu liquides en titres négociables, classés en différentes tranches (tranches) selon leur risque/rendement pour répondre aux besoins variés des investisseurs.
La finance structurée moderne remonte à la fin des années 1960, lorsque des agences américaines ont émis le premier titre adossé à des prêts hypothécaires (Mortgage-Backed Securities, MBS) (1968, garantie par Ginnie Mae), pionnier de la vente en paquet de prêts résidentiels. Ensuite, dans les années 70-80, le marché des titres adossés à des hypothèques s’est rapidement développé ; à la mi-1980, la technique s’est étendue à d’autres actifs, donnant naissance aux Asset-Backed Securities (ABS), initialement à partir de crédits auto et de créances de cartes de crédit. Depuis, diverses idées innovantes ont permis d’empaqueter une multitude d’actifs sous-jacents — des prêts étudiants aux revenus de droits d’auteur — formant un marché hautement diversifié.
À la fin des années 80 et dans les années 90, Wall Street a inventé des produits structurés plus complexes, comme les Collateralized Debt Obligations (CDO). En 1987, Drexel Burnham Lambert a lancé le premier CDO regroupant un panier d’obligations à haut rendement, réalisant une recomposition de diverses dettes. L’innovation des CDO réside dans la stratification des actifs sous-jacents : en divisant les risques et rendements en plusieurs tranches selon leur priorité, comme les obligations senior de haute qualité, les mezzanines, et les junior, permettant une redistribution du risque. La tranche senior a le risque le plus faible et un rendement plus modéré, la tranche junior supporte le premier choc en cas de défaillance, mais offre un rendement attendu élevé — permettant aux investisseurs de choisir leur niveau d’exposition au risque. Grâce à cette structure, un même portefeuille d’actifs peut attirer à la fois des investisseurs prudents et des investisseurs plus agressifs, élargissant la capacité de financement et la liquidité du marché.
L’apparition des CDO a été qualifiée d’« alchimie financière » — transformer un ensemble de prêts en produits adaptés à différents profils d’investisseurs, avec la magie de redistribuer risques et rendements à différents niveaux.
Bien que la finance structurée ait aussi révélé ses risques lors de la crise de 2007-2008, notamment avec les CDO liés aux prêts subprimes qui ont joué un rôle négatif dans la crise, l’essence de cette approche est de structurer la séparation des risques via des véhicules spécifiques (SPV) légaux, en stratifiant les droits prioritaires et subordonnés, pour transférer et segmenter le risque. Cela a conduit à plusieurs innovations financières durables :
・Tarification et partage du risque : en allouant les flux de trésorerie selon un ordre de priorité, les investisseurs en premier rang (senior) ont un droit de remboursement prioritaire, tandis que les investisseurs de rang inférieur (subordonnés) supportent la première perte mais peuvent bénéficier de rendements supérieurs — répondant aux différentes tolérances au risque.
・Création de liquidité : des prêts et créances peu négociables peuvent devenir liquides via des titres standardisés, permettant leur tarification et transaction sur le marché, réalisant la monétisation du capital immobilisé.
・Réduction des coûts de financement : la stratification permet d’émettre des obligations hautement notées, réduisant le coût global de financement tout en transférant une partie du risque à des investisseurs plus tolérants.
・Division du travail : ces produits impliquent plusieurs acteurs — émetteurs, agences de notation, gestionnaires — créant un système de marché sophistiqué, qui a permis, durant plusieurs décennies, de développer un marché massif de crédits structurés, de l’hypothèque résidentielle aux prêts automobiles, jusqu’à la titrisation de prêts d’entreprises, en milliards de dollars.
On peut dire que la finance structurée est la précurseur de la digitalisation et de la titrisation des actifs réels. Elle transforme des actifs hétérogènes en produits financiers standardisés et négociables, permettant aux marchés de capter des risques jusque-là inaccessibles. Ce processus donne une direction à l’évolution de la tokenisation RWA : si l’on transpose ces principes dans la blockchain, il devient possible de dépasser les limites de liquidité et d’adaptabilité actuelles des RWA tokenisés.
Les explorations actuelles de la structuration en chaîne : de Centrifuge à Maple et autres exemples
En réalité, plusieurs projets dans le monde DeFi expérimentent déjà la fusion de la logique structurée traditionnelle avec la blockchain, pour introduire des mécanismes de stratification et de division des RWA et des actifs cryptographiques. Voici quelques cas représentatifs :
・Centrifuge (et sa plateforme Tinlake) : Centrifuge est l’un des premiers projets à introduire des actifs du monde réel dans DeFi, utilisant une structure de « double tranche » pour financer des pools d’actifs. Chaque pool Tinlake émet deux types de tokens : le token DROP, représentant une tranche senior, à faible risque, avec intérêts fixes ; le token TIN, représentant une tranche subordonnée, supportant le premier choc en cas de défaillance. Cette conception reprend le principe de stratification des financements traditionnels : les détenteurs de DROP ont une rémunération stable, ceux de TIN prennent plus de risques pour un rendement supérieur. La structure à double token offre de la flexibilité aux emprunteurs et investisseurs, permettant d’investir dans un même pool avec différents profils de risque, renforçant la liquidité. Comme l’indique l’analyse : « La tranche senior (DROP) offre un rendement stable et faible, adaptée aux fonds prudents ; la tranche subordonnée (TIN) absorbe davantage de risques, avec des rendements plus élevés. Ces stratifications permettent une mise en œuvre entièrement en chaîne, avec automatisation des paiements et mises à jour en temps réel, fusionnant DeFi et titrisation traditionnelle, sans intermédiaires complexes. De plus, Centrifuge pousse ses tokens de rendement RWA en Bourse décentralisée, améliorant la liquidité. Par exemple, le token JAAA de niveau AAA (fonds CLO en chaîne lancé par Centrifuge) se négocie sur des plateformes DeFi, assurant une tarification continue pour ces actifs peu liquides. »
・Maple Finance : Maple est une plateforme de prêt institutionnel en chaîne, spécialisée dans les prêts sans ou à faible garantie. Bien que ciblant principalement des emprunteurs institutionnels, Maple s’inspire de la logique structurée pour sa gestion des risques : ses pools de prêt introduisent une « Pool Cover » (assurance du pool), un capital subordonné fourni par le gestionnaire du pool (Pool Delegate) et d’autres stakers, jouant le rôle de première perte en cas de défaut. Concrètement, chaque pool Maple a deux types d’investisseurs : les prêteurs ordinaires, en tant que créanciers prioritaires, avec un droit de remboursement prioritaire ; et les « Cover providers » (incluant le gestionnaire), en tant que fonds subordonnés, absorbant en premier les pertes en cas de défaut. Comme le précise la documentation : « Les prêteurs sont comme une tranche senior (en dernier en cas de défaillance), tandis que ceux qui fournissent le pool Cover jouent le rôle de tranche subordonnée (assumant en premier la perte en cas de défaut). » Cette approche garantit que le gestionnaire du pool a des incitations à une gestion rigoureuse, tout en offrant une sécurité accrue aux prêteurs classiques. La méthode de Maple, consistant à réduire activement le risque via une augmentation de la participation subordonnée, est proche de la logique des tranches secondaires en finance structurée, rendant les prêts décentralisés plus attractifs pour des financements solides.
・Goldfinch : Goldfinch est un protocole de prêt DeFi ciblant les marchés émergents, utilisant une structure à deux couches. Son architecture comprend un « Senior Pool » de fonds de réserve et un pool dédié aux emprunteurs. Dans chaque pool emprunteur, des Backers communautaires jouent le rôle de premier risque (junior tranche)) : ils évaluent le projet, apportent leur capital en subordonné ; puis le protocole alloue automatiquement une majorité de fonds senior provenant du Senior Pool selon un modèle de levier. Les Backers supportent la première perte, le Senior Pool bénéficie d’un traitement prioritaire, une sorte de « due diligence collective + tranche subordonnée communautaire + priorité publique ». La part des LP du pool de réserve (fournisseurs de liquidité) est représentée par le token FIDU, qui génère un rendement stable en intérêts de tous les prêts. La documentation officielle précise : « Les Backers apportent le capital de la tranche junior pour la première perte, sécurisant ainsi le pool senior, dont les fonds sont protégés en permanence par ces Backers. » Par cette mécanique, Goldfinch décentralise le risque de prêt sans collatéral, tout en permettant à des dizaines de projets d’être financés avec zéro défaillance.
・Ondo Finance : Ondo, initialement réputé pour ses produits de splitting de rendement fixe/flottant en chaîne, vise à fournir des options de revenus stables pour les investisseurs DeFi, en s’appuyant sur la décomposition structurée : ses Vaults divisent les pools en une partie à rendement fixe et une autre à rendement variable, augmentant ainsi le levier pour les investisseurs plus agressifs. Récemment, Ondo a aussi exploré la tokenisation d’actifs RWA, en lançant des fonds liés aux obligations américaines (ex. OUSG), garantis par des T-Bonds américains, offrant un rendement à faible risque. En analysant, on constate qu’Ondo introduit dans la blockchain des avantages du secteur financier traditionnel — stabilité, crédibilité — sous forme de produits structurés, permettant à tout utilisateur de gagner des intérêts sur T-Bonds sans quitter DeFi, tout en isolant le risque de marché crypto. Par exemple, le token OUSG, adossé à des obligations à court terme, permet aux investisseurs de « détenir des obligations d’État en un clic, profiter des rendements, tout en pouvant trader ou utiliser comme collatéral sur la chaîne », une flexibilité inaccessible dans l’investissement traditionnel.
・Pendle Finance : Pendle propose un module de tokenisation de rendement plus général (Yield Tokenization). Les utilisateurs peuvent décomposer tout actif générant des revenus (par exemple, des staking ETH ou des stablecoins porteurs d’intérêt) en séparant la valeur du capital et des intérêts futurs. Pendle divise un actif générant des revenus en deux tokens négociables indépendamment : le PT (Principal Token), représentant le capital, échangeable 1:1 à l’échéance ; le YT (Yield Token), représentant le flux de revenus futurs. Cette décomposition permet de faire du taux d’intérêt un sous-jacent négociable séparément — permettant aux investisseurs d’acheter des YT pour spéculer sur la hausse des taux, ou de détenir des PT pour sécuriser le capital. La conception de Pendle est proche de la stratégie traditionnelle de séparation obligations zero-coupon + coupons, apportant une nouvelle dimension aux produits DeFi. Elle ouvre la voie à de multiples stratégies : couverture de l’évolution des taux, spéculation, création de positions à taux fixe, etc., tout en améliorant la liquidité et la découverte des prix des actifs sous-jacents.
Ces projets démontrent que la logique structurée s’enracine déjà en chaîne. Que ce soit avec Centrifuge qui introduit la titrisation d’actifs réels via des tokens doubles, ou Maple/Goldfinch qui structurent la hiérarchisation du crédit, ou Ondo/Pendle qui décomposent les revenus, tous œuvrent dans la même direction : transposer les mécanismes éprouvés de la finance traditionnelle en modules programmables décentralisés. Cependant, ces explorations restent souvent sectorielles ou spécifiques à certains types d’actifs, sans norme unifiée. Par conséquent, la question suivante se pose : pourquoi une approche de structuration globale pourrait-elle devenir la clé pour une percée des RWA en chaîne ?
Pourquoi la structuration représente la prochaine étape pour les RWA
Comme en témoignent ces exemples, l’introduction de la finance structurée en chaîne commence à produire ses premiers résultats dans la liquidité, la tarification du risque et la diversité des stratégies. Mais pourquoi la « structuration » pourrait-elle devenir la nouvelle étape paradigmique de la tokenisation RWA ? La réponse principale réside dans le fait que cette méthode répond aux problèmes fondamentaux, en portant la finance en chaîne à un niveau supérieur :
・Tarification précise du risque, adieu la méthode de l’universalité : en décomposant les actifs en plusieurs tranches, la structure permet de séparer les différents risques/rendements, qui peuvent alors être évalués et négociés indépendamment. Par exemple, en divisant une créance en « principal » et « intérêts », le marché peut valoriser séparément le « temps » (taux) et le risque de crédit. Cette capacité de tarification fine augmente l’efficience et la transparence du marché. Comme le précise AquaFlux : « En décomposant principal, coupons et risques, on peut mapper précisément chaque « tranche » de rendement/risk à l’investisseur approprié, évitant le « one size fits all » (solution unique). Chaque investisseur n’assume que le risque qu’il souhaite, ce qui réduit le coût global du financement en élargissant la base d’investisseurs. »
・Amélioration de la liquidité et de l’efficacité du capital en chaîne : la structuration permet d’attirer une gamme plus large de capitaux, en élargissant la profondeur du marché. Par exemple, avec Centrifuge, l’introduction de parts senior et junior a permis à des fonds prudents d’entrer dans les pools RWA, apportant une liquidité stable. La participation des investisseurs de rang inférieur accroît l’attractivité des actifs pour le capital risque. Plus important encore, une fois qu’un actif est structuré en fragments négociables, il peut être listé sur des DEX, utilisé comme collatéral pour des prêts ou intégré à des pools de liquidité, passant de « détention statique » à « opération dynamique ». Par exemple, des tokens RWA porteurs de rendement, packagés structurés, peuvent être négociés sur des DEX, utilisés pour market-making, emprunt de stablecoins, etc., évitant leur immobilisation. La mise en place de règlements instantanés, la négociation 24/7 et la programmabilité offrent un avantage de liquidité supérieur aux titres traditionnels.
・Renforcement de la composabilité DeFi : la structuration transforme les actifs en modules financiers standardisés (Money Lego). Lorsqu’on peut décomposer un token RWA en blocs simples et uniformes, on fournit aux développeurs DeFi de nouvelles briques pour concevoir d’innombrables stratégies. Par exemple, avec des tokens P, C, S, on peut composer des portefeuilles comme obligations à rendement fixe (P+C), produits à capital garanti avec rendement variable (P+S), ou portefeuilles à rendement augmenté (C+S). Ces combinaisons peuvent être encapsulées en nouveaux tokens ou contrats pour être négociés sur le marché. Cette flexibilité et cette composabilité sont difficiles à réaliser dans la finance traditionnelle, et constituent un avantage distinctif des produits structurés en chaîne par rapport à ceux traditionnels. Chaque stratégie de portefeuille peut devenir un token négociable, voire intégré dans des AMM ou des systèmes de prêt garantis, créant ainsi des opportunités d’arbitrage et d’innovation inexplorées dans les marchés classiques.
・Stimulation de l’écosystème dérivé et de la gestion du risque : la structuration ouvre la voie à un marché de dérivés pour les RWA en chaîne. Une fois les actifs de base découpés et standardisés, il devient plus facile de développer des contrats à terme, options, swaps ou indices. Cela crée un cercle vertueux : une activité dérivée dynamique → une liquidité accrue sur le marché spot → une attraction pour plus d’utilisateurs et d’institutions. Tout comme le marché traditionnel, où le volume élevé de trading d’actions est en grande partie soutenu par son marché dérivé, la RWA doit évoluer vers une finance intégrale (pas seulement des tokens spot, mais aussi leviers, hedging, gestion de rendement) pour atteindre une croissance comparable à un DeFi Summer. La standardisation des actifs structurés fournit la plateforme pour faire des actifs réels la « langue de base » de la finance en chaîne, plutôt qu’une entité isolée.
・Créer un pont de confiance pour attirer le capital traditionnel : la structuration est également un langage familier aux institutions traditionnelles. En réalisant sur la chaîne des structures similaires à celles de la finance classique — priorité, subordination, renforcement de crédit —, les acteurs institutionnels seront plus enclins à évaluer et accepter ces produits. Cela crée un pont pour l’afflux de capitaux réglementés et institutionnels vers la DeFi. Par exemple, certains produits structurés en chaîne ont déjà obtenu une notation AAA (comme le fonds JAAA de Centrifuge), offrant un meilleur rapport risque/rendement que leurs homologues traditionnels. Avec la transparence et l’automatisation, ces acteurs peuvent surveiller en temps réel, ajuster leurs positions, et participer plus activement à l’écosystème RWA. Quand la crédibilité et la profondeur du marché seront suffisantes, les grandes banques et fonds seront plus disposés à s’y engager, amplifiant la taille des RWA en chaîne.
Dans l’ensemble, la structuration est la clé pour dépasser les limites actuelles des RWA en chaîne. Elle peut non seulement améliorer la liquidité et la tarification du risque, mais aussi redéfinir le paysage financier décentralisé. Passer de la « tokenisation » à une « norme structurée » marque une étape de transition de la finance en chaîne de la phase 1.0 à la phase 2.0 — la première visant simplement à mettre en chaîne, la seconde capable de libérer toute la valeur, en faisant des actifs réels une composante organique du système financier décentralisé. Comme le dit un commentaire du secteur : « La stack RWAFi (finance RWA) ouverte et unifiée transformera le RWA statique en modules dynamiques, avec la composabilité et la préparation aux dérivés. » Cela annonce la formation d’une nouvelle vague d’innovation DeFi : si l’été 2020 fut celui de l’« Open Finance » basé sur ETH et WBTC, la prochaine pourrait être celle de la « DeFi d’actifs » ancrée dans la valeur réelle. La réalisation de tout cela dépend de la maturité du paradigme de structuration.
AquaFlux : Mécanisme Tri-Token pour repenser la logique structurée en chaîne
En tant que pionnier de l’exploration de la finance structurée en chaîne, AquaFlux a proposé un modèle unique de Tri-Token, établissant un exemple pour la structuration de RWA en chaîne. AquaFlux redéfinit les produits obligataires RWA traditionnels en trois types de tokens : P, C, S, représentant respectivement Principal (capital), Coupon (intérêts) et Shield (couverture du risque). Cette conception vise à créer un langage d’actifs standardisé, modulaire et dérivable, permettant de résoudre les difficultés structurelles actuelles du marché RWA et d’octroyer une flexibilité sans précédent aux actifs en chaîne.
・P-Token (Token de principal) : P représente la partie principale de la dette, conçue selon la logique des obligations zéro coupon. Chez AquaFlux, le P-Token à maturité peut être échangé en 1:1 contre des actifs stables comme le dollar, représentant un capital remboursé à l’échéance sans intérêts. En d’autres termes, le P-Token donne une garantie de capital (récupération intégrale en cas de non-défaut), sans versement d’intérêts durant la détention. Il est idéal pour des investisseurs risk-averse : caisses de DAO, institutions cherchant une stabilité, qui privilégient la sécurité du capital. En résumé, le P ressemble à une obligation d’État à court terme ou à un dépôt à terme, pour des fonds peu risqués.
・C-Token (Token de coupon) : C représente le flux d’intérêts, avec un taux fixe. L’investisseur qui achète un C-Token acquiert le droit de recevoir les paiements d’intérêts périodiques jusqu’à l’échéance. Il s’apparente à une obligation à coupons séparés ou à une rente, idéale pour ceux qui recherchent un revenu stable.
・S-Token (Token de couverture du risque) : S représente la tranche junior ou « bouclier » — le « Shield ». Les détenteurs de S jouent le rôle de première perte : en cas de défaillance, leur valeur sera la première à subir l’impact, protégeant ainsi P et C. En échange, ils bénéficient d’un rendement supplémentaire, comprenant la part de revenus résiduels, les frais d’accord, ou des incentives (airdrops). On peut voir le S comme un équivalent de l’equity tranche ou de la dette subordonnée dans la finance structurée. Il s’adresse aux investisseurs à haut risque, dégen ou spéculateurs, prêts à jouer le rôle de « junior » pour obtenir des rendements élevés.
Par cette triple segmentation, AquaFlux déstructure complètement un seul actif RWA, séparant le droit de remboursement principal, le flux d’intérêts et le risque de crédit. Comme le dit la plateforme : « En décomposant principal, coupons et risques, on peut mapper précisément chaque « tranche » à l’investisseur correspondant, évitant la « monolithie » d’un actif unique. » Avec ces trois tokens simples, chaque profil d’investisseur trouve sa place, et la transparence et l’efficacité de la gestion du marché s’en trouvent améliorées.
Ce qui est remarquable, c’est qu’AquaFlux ne s’arrête pas à la simple proposition du modèle Tri-Token, mais vise à en faire un module de base modulaire, à la manière de « LEGO » financiers. La plateforme indique que P, C, S peuvent être combinés librement pour créer divers produits financiers, par exemple :
・Assembler P + C, pour reformuler une obligation classique, avec intérêts réguliers et remboursement final, adaptée à une gestion prudente.
・Faire du long sur C et du short sur P, pour une stratégie de carry trade : emprunter à faible taux (short P) et recevoir le coupon fixe (long C), exprimant une vision de marché ou une recherche de levier.
Toutes ces stratégies peuvent être encapsulées en nouveaux tokens ou contrats, permettant leur négociation, leur fourniture de liquidité ou leur utilisation comme collatéral. AquaFlux construit ainsi une nouvelle plateforme de finance structurée en chaîne, où des modules simples peuvent donner naissance à une multitude de produits innovants, avec une automatisation par smart contracts, réduisant coûts et opaque.
L’engouement du marché pour cette vision s’est déjà manifesté : des tests sur le réseau Pharos ont enregistré 9500 millions d’interactions, 1 million d’adresses uniques, témoignant de l’intérêt à la fois des utilisateurs DeFi et des acteurs traditionnels pour cette modularité. AquaFlux se positionne comme une infrastructure fondamentale pour la finance structurée en chaîne : en tant que standard de base, facilitant l’intégration et l’utilisation d’actifs réels dans la DeFi.
En résumé, AquaFlux veut transformer la finance structurée en un langage natif de la blockchain. La mécanique Tri-Token fournit un alphabet et une grammaire, permettant d’écrire des « phrases » financières complexes avec quelques mots simples (P, C, S). Une fois adopté largement, ce langage pourrait grandement favoriser la coopération entre protocoles, par exemple en acceptant des tokens P comme collatéral, en automatisant la décomposition et la recomposition, ou en créant des outils de couverture et de dérivés. On peut imaginer un écosystème florissant autour de la norme Tri-Token : comme l’ERC-20 a lancé la DeFi, la norme Tri-Token pourrait entraîner une nouvelle vague d’innovation financière en chaîne.
Conclusion : La structuration, une solution et un nouveau langage pour la finance en chaîne
En regardant l’histoire financière, chaque saut paradigmatique a souvent été porté par un nouveau langage ou un nouvel outil : contrats swaps pour couvrir le risque, ETF pour démocratiser l’investissement indiciel, smart contracts pour automatiser la confiance… Aujourd’hui, alors que la finance réelle et la crypto se mêlent de plus en plus, la finance structurée pourrait devenir le nouveau langage de la finance en chaîne.
Pour la tokenisation RWA, la structuration ne se limite pas à une solution technique pour résoudre la liquidité et la tarification du risque, elle ouvre aussi un espace d’innovation : faire vivre, intégrer, utiliser les actifs réels sur la blockchain. La logique structurée donne de la communication : avec les investisseurs pour les risques et rendements, avec les protocoles DeFi pour la composabilité, avec la régulation pour la conformité. Elle permet de décrire et de modéliser plus finement le risque, transformant un actif hétérogène en unités de valeur programmables, modulables.
Pour l’avenir, on peut envisager un scénario : des entreprises qui émettent leurs obligations en décomposant en P/C/S, permettant aux investisseurs mondiaux de souscrire sans intermédiaire, chaque tranche étant adaptée à ses préférences ; des projets immobiliers dont les flux sont tokenisés en parts distinctes pour la location et l’appréciation, permettant une diversification fine ; des gestionnaires de portefeuille qui assemblent des modules structurés pour créer des stratégies sur-mesure, ajustant en temps réel leurs couvertures. À ce stade, la structuration ne sera plus une simple technique, mais deviendra un vocabulaire courant dans la finance décentralisée. Comme l’indique un rapport du secteur, quand la RWA deviendra la « base » de la finance en chaîne, la prochaine DeFi Summer sera celle de la « finance d’actifs » ancrée dans la valeur réelle.
Pour les fonds Web3, les institutions financières traditionnelles, et chercheurs, cela représente à la fois une opportunité et un défi : qui maîtrisera cette nouvelle langue en premier, prendra une longueur d’avance dans la prochaine vague d’innovation financière. La structuration, en tant que prochaine étape de la tokenisation RWA, ne se limite pas à résoudre les problèmes actuels, mais pose les bases d’un nouveau paradigme. La structuration en chaîne, c’est comme un puzzle : elle fournit les pièces fondamentales pour construire un paysage financier complexe. Bien assemblées, ces pièces relieront le réel et le décentralisé, créant une prospérité inédite.
La structuration n’est pas seulement une solution, c’est le nouveau langage de la finance en chaîne. À son écriture, nous attendons la prochaine étape d’expansion et de reconstruction du paysage financier numérique, pour écrire un nouveau chapitre de la fusion entre finance traditionnelle et blockchain.
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Déconstruction et recomposition : Comment AquaFlux utilise la « structuration » pour définir le prochain chapitre des RWA
La structuration n’est pas seulement une solution, c’est aussi le nouveau langage de la finance en chaîne. À l’écriture de ce langage, nous espérons voir l’expansion et la reconstruction du paysage financier numérique dans son ensemble, ouvrant un nouveau chapitre pour la fusion entre la finance traditionnelle et le monde de la blockchain.
Auteur de l’article, source : AquaFlux
Les défis actuels de la tokenisation RWA
Ces dernières années, une multitude d’actifs du monde réel (Real-World Assets, RWA) ont été introduits dans la blockchain et tokenisés, mais la tokenisation RWA rencontre encore de nombreux obstacles. Beaucoup d’actifs tokenisés restent simplement « en chaîne » sans exploiter pleinement les avantages de la blockchain. Si ces actifs restent silencieusement dans un portefeuille après leur mise en chaîne, la propriété fondamentale de la DeFi — la composabilité — ne peut pas se manifester. Les principaux défis de la tokenisation RWA comprennent :
・Faible liquidité : Le marché de nombreux RWA est peu actif, manquant de marchés secondaires matures et de produits dérivés financiers pour soutenir la liquidité. Cela signifie que, bien que ces actifs soient en chaîne, ils ont du mal à circuler ou à être mis en garantie efficacement, ce qui entraîne une faible efficacité du capital. Contrairement aux marchés traditionnels où actions et obligations disposent de nombreux instruments dérivés (options, futurs, levier, etc.) pour soutenir la liquidité, la RWA en chaîne manque encore de telles « structures de liquidité ».
・Manque de stratification structurée : La majorité des RWA tokenisés sont des produits « tout-en-un » à risque/rendement unique, ne répondant pas aux préférences variées des investisseurs. Un seul token supporte tous les risques et tous les rendements, ce qui n’est pas idéal pour les investisseurs risk-averse ou risk-seeking. Ce manque de stratification entraîne une faible efficacité de tarification, empêchant d’attirer efficacement différentes classes de fonds selon leur appétit pour le risque. Le marché ne peut pas différencier la tarification du « temps » et du « risque de crédit », ce qui limite la découverte de prix efficace.
・Faible composabilité et standardisation : De nombreux projets de tokenisation RWA opèrent de manière isolée, avec des formes d’actifs non standardisées, difficiles à intégrer dans l’écosystème DeFi en tant que collatéral ou outil de liquidité. En raison de l’absence de composants financiers standardisés, après leur mise en chaîne, ces actifs ne peuvent pas être largement intégrés dans des protocoles de prêt, de trading ou d’agrégation de rendements, comme ETH ou stablecoins. Résultat : bien que ces RWA aient une valeur, leur activité financière est limitée, empêchant une utilisation accrue et une libération de leur valeur.
Ces défis fondamentaux montrent que la simple « tokenisation » ne suffit pas. Comme l’indiquent les analyses sectorielles, si l’on digitalise des actifs comme l’immobilier ou les actions sans leur donner une dimension financière, ces actifs ne deviennent pas réellement une « productivité » financière en chaîne. La bottleneck réside non pas dans l’actif lui-même, mais dans l’absence de structures et de mécanismes permettant de fluidifier ces actifs. Ainsi, la prochaine étape consiste à construire sur la blockchain une couche de structuration semblable à celle des marchés financiers traditionnels, afin de libérer la liquidité et d’accroître la composabilité, devenant une priorité absolue.
L’historique de la finance structurée
Pour dépasser ces obstacles, il est utile de s’inspirer de l’évolution de la finance structurée traditionnelle. La finance structurée consiste principalement à empaqueter et à stratifier des actifs, transformant des actifs peu liquides en titres négociables, classés en différentes tranches (tranches) selon leur risque/rendement pour répondre aux besoins variés des investisseurs.
La finance structurée moderne remonte à la fin des années 1960, lorsque des agences américaines ont émis le premier titre adossé à des prêts hypothécaires (Mortgage-Backed Securities, MBS) (1968, garantie par Ginnie Mae), pionnier de la vente en paquet de prêts résidentiels. Ensuite, dans les années 70-80, le marché des titres adossés à des hypothèques s’est rapidement développé ; à la mi-1980, la technique s’est étendue à d’autres actifs, donnant naissance aux Asset-Backed Securities (ABS), initialement à partir de crédits auto et de créances de cartes de crédit. Depuis, diverses idées innovantes ont permis d’empaqueter une multitude d’actifs sous-jacents — des prêts étudiants aux revenus de droits d’auteur — formant un marché hautement diversifié.
À la fin des années 80 et dans les années 90, Wall Street a inventé des produits structurés plus complexes, comme les Collateralized Debt Obligations (CDO). En 1987, Drexel Burnham Lambert a lancé le premier CDO regroupant un panier d’obligations à haut rendement, réalisant une recomposition de diverses dettes. L’innovation des CDO réside dans la stratification des actifs sous-jacents : en divisant les risques et rendements en plusieurs tranches selon leur priorité, comme les obligations senior de haute qualité, les mezzanines, et les junior, permettant une redistribution du risque. La tranche senior a le risque le plus faible et un rendement plus modéré, la tranche junior supporte le premier choc en cas de défaillance, mais offre un rendement attendu élevé — permettant aux investisseurs de choisir leur niveau d’exposition au risque. Grâce à cette structure, un même portefeuille d’actifs peut attirer à la fois des investisseurs prudents et des investisseurs plus agressifs, élargissant la capacité de financement et la liquidité du marché.
L’apparition des CDO a été qualifiée d’« alchimie financière » — transformer un ensemble de prêts en produits adaptés à différents profils d’investisseurs, avec la magie de redistribuer risques et rendements à différents niveaux.
Bien que la finance structurée ait aussi révélé ses risques lors de la crise de 2007-2008, notamment avec les CDO liés aux prêts subprimes qui ont joué un rôle négatif dans la crise, l’essence de cette approche est de structurer la séparation des risques via des véhicules spécifiques (SPV) légaux, en stratifiant les droits prioritaires et subordonnés, pour transférer et segmenter le risque. Cela a conduit à plusieurs innovations financières durables :
・Tarification et partage du risque : en allouant les flux de trésorerie selon un ordre de priorité, les investisseurs en premier rang (senior) ont un droit de remboursement prioritaire, tandis que les investisseurs de rang inférieur (subordonnés) supportent la première perte mais peuvent bénéficier de rendements supérieurs — répondant aux différentes tolérances au risque.
・Création de liquidité : des prêts et créances peu négociables peuvent devenir liquides via des titres standardisés, permettant leur tarification et transaction sur le marché, réalisant la monétisation du capital immobilisé.
・Réduction des coûts de financement : la stratification permet d’émettre des obligations hautement notées, réduisant le coût global de financement tout en transférant une partie du risque à des investisseurs plus tolérants.
・Division du travail : ces produits impliquent plusieurs acteurs — émetteurs, agences de notation, gestionnaires — créant un système de marché sophistiqué, qui a permis, durant plusieurs décennies, de développer un marché massif de crédits structurés, de l’hypothèque résidentielle aux prêts automobiles, jusqu’à la titrisation de prêts d’entreprises, en milliards de dollars.
On peut dire que la finance structurée est la précurseur de la digitalisation et de la titrisation des actifs réels. Elle transforme des actifs hétérogènes en produits financiers standardisés et négociables, permettant aux marchés de capter des risques jusque-là inaccessibles. Ce processus donne une direction à l’évolution de la tokenisation RWA : si l’on transpose ces principes dans la blockchain, il devient possible de dépasser les limites de liquidité et d’adaptabilité actuelles des RWA tokenisés.
Les explorations actuelles de la structuration en chaîne : de Centrifuge à Maple et autres exemples
En réalité, plusieurs projets dans le monde DeFi expérimentent déjà la fusion de la logique structurée traditionnelle avec la blockchain, pour introduire des mécanismes de stratification et de division des RWA et des actifs cryptographiques. Voici quelques cas représentatifs :
・Centrifuge (et sa plateforme Tinlake) : Centrifuge est l’un des premiers projets à introduire des actifs du monde réel dans DeFi, utilisant une structure de « double tranche » pour financer des pools d’actifs. Chaque pool Tinlake émet deux types de tokens : le token DROP, représentant une tranche senior, à faible risque, avec intérêts fixes ; le token TIN, représentant une tranche subordonnée, supportant le premier choc en cas de défaillance. Cette conception reprend le principe de stratification des financements traditionnels : les détenteurs de DROP ont une rémunération stable, ceux de TIN prennent plus de risques pour un rendement supérieur. La structure à double token offre de la flexibilité aux emprunteurs et investisseurs, permettant d’investir dans un même pool avec différents profils de risque, renforçant la liquidité. Comme l’indique l’analyse : « La tranche senior (DROP) offre un rendement stable et faible, adaptée aux fonds prudents ; la tranche subordonnée (TIN) absorbe davantage de risques, avec des rendements plus élevés. Ces stratifications permettent une mise en œuvre entièrement en chaîne, avec automatisation des paiements et mises à jour en temps réel, fusionnant DeFi et titrisation traditionnelle, sans intermédiaires complexes. De plus, Centrifuge pousse ses tokens de rendement RWA en Bourse décentralisée, améliorant la liquidité. Par exemple, le token JAAA de niveau AAA (fonds CLO en chaîne lancé par Centrifuge) se négocie sur des plateformes DeFi, assurant une tarification continue pour ces actifs peu liquides. »
・Maple Finance : Maple est une plateforme de prêt institutionnel en chaîne, spécialisée dans les prêts sans ou à faible garantie. Bien que ciblant principalement des emprunteurs institutionnels, Maple s’inspire de la logique structurée pour sa gestion des risques : ses pools de prêt introduisent une « Pool Cover » (assurance du pool), un capital subordonné fourni par le gestionnaire du pool (Pool Delegate) et d’autres stakers, jouant le rôle de première perte en cas de défaut. Concrètement, chaque pool Maple a deux types d’investisseurs : les prêteurs ordinaires, en tant que créanciers prioritaires, avec un droit de remboursement prioritaire ; et les « Cover providers » (incluant le gestionnaire), en tant que fonds subordonnés, absorbant en premier les pertes en cas de défaut. Comme le précise la documentation : « Les prêteurs sont comme une tranche senior (en dernier en cas de défaillance), tandis que ceux qui fournissent le pool Cover jouent le rôle de tranche subordonnée (assumant en premier la perte en cas de défaut). » Cette approche garantit que le gestionnaire du pool a des incitations à une gestion rigoureuse, tout en offrant une sécurité accrue aux prêteurs classiques. La méthode de Maple, consistant à réduire activement le risque via une augmentation de la participation subordonnée, est proche de la logique des tranches secondaires en finance structurée, rendant les prêts décentralisés plus attractifs pour des financements solides.
・Goldfinch : Goldfinch est un protocole de prêt DeFi ciblant les marchés émergents, utilisant une structure à deux couches. Son architecture comprend un « Senior Pool » de fonds de réserve et un pool dédié aux emprunteurs. Dans chaque pool emprunteur, des Backers communautaires jouent le rôle de premier risque (junior tranche)) : ils évaluent le projet, apportent leur capital en subordonné ; puis le protocole alloue automatiquement une majorité de fonds senior provenant du Senior Pool selon un modèle de levier. Les Backers supportent la première perte, le Senior Pool bénéficie d’un traitement prioritaire, une sorte de « due diligence collective + tranche subordonnée communautaire + priorité publique ». La part des LP du pool de réserve (fournisseurs de liquidité) est représentée par le token FIDU, qui génère un rendement stable en intérêts de tous les prêts. La documentation officielle précise : « Les Backers apportent le capital de la tranche junior pour la première perte, sécurisant ainsi le pool senior, dont les fonds sont protégés en permanence par ces Backers. » Par cette mécanique, Goldfinch décentralise le risque de prêt sans collatéral, tout en permettant à des dizaines de projets d’être financés avec zéro défaillance.
・Ondo Finance : Ondo, initialement réputé pour ses produits de splitting de rendement fixe/flottant en chaîne, vise à fournir des options de revenus stables pour les investisseurs DeFi, en s’appuyant sur la décomposition structurée : ses Vaults divisent les pools en une partie à rendement fixe et une autre à rendement variable, augmentant ainsi le levier pour les investisseurs plus agressifs. Récemment, Ondo a aussi exploré la tokenisation d’actifs RWA, en lançant des fonds liés aux obligations américaines (ex. OUSG), garantis par des T-Bonds américains, offrant un rendement à faible risque. En analysant, on constate qu’Ondo introduit dans la blockchain des avantages du secteur financier traditionnel — stabilité, crédibilité — sous forme de produits structurés, permettant à tout utilisateur de gagner des intérêts sur T-Bonds sans quitter DeFi, tout en isolant le risque de marché crypto. Par exemple, le token OUSG, adossé à des obligations à court terme, permet aux investisseurs de « détenir des obligations d’État en un clic, profiter des rendements, tout en pouvant trader ou utiliser comme collatéral sur la chaîne », une flexibilité inaccessible dans l’investissement traditionnel.
・Pendle Finance : Pendle propose un module de tokenisation de rendement plus général (Yield Tokenization). Les utilisateurs peuvent décomposer tout actif générant des revenus (par exemple, des staking ETH ou des stablecoins porteurs d’intérêt) en séparant la valeur du capital et des intérêts futurs. Pendle divise un actif générant des revenus en deux tokens négociables indépendamment : le PT (Principal Token), représentant le capital, échangeable 1:1 à l’échéance ; le YT (Yield Token), représentant le flux de revenus futurs. Cette décomposition permet de faire du taux d’intérêt un sous-jacent négociable séparément — permettant aux investisseurs d’acheter des YT pour spéculer sur la hausse des taux, ou de détenir des PT pour sécuriser le capital. La conception de Pendle est proche de la stratégie traditionnelle de séparation obligations zero-coupon + coupons, apportant une nouvelle dimension aux produits DeFi. Elle ouvre la voie à de multiples stratégies : couverture de l’évolution des taux, spéculation, création de positions à taux fixe, etc., tout en améliorant la liquidité et la découverte des prix des actifs sous-jacents.
Ces projets démontrent que la logique structurée s’enracine déjà en chaîne. Que ce soit avec Centrifuge qui introduit la titrisation d’actifs réels via des tokens doubles, ou Maple/Goldfinch qui structurent la hiérarchisation du crédit, ou Ondo/Pendle qui décomposent les revenus, tous œuvrent dans la même direction : transposer les mécanismes éprouvés de la finance traditionnelle en modules programmables décentralisés. Cependant, ces explorations restent souvent sectorielles ou spécifiques à certains types d’actifs, sans norme unifiée. Par conséquent, la question suivante se pose : pourquoi une approche de structuration globale pourrait-elle devenir la clé pour une percée des RWA en chaîne ?
Pourquoi la structuration représente la prochaine étape pour les RWA
Comme en témoignent ces exemples, l’introduction de la finance structurée en chaîne commence à produire ses premiers résultats dans la liquidité, la tarification du risque et la diversité des stratégies. Mais pourquoi la « structuration » pourrait-elle devenir la nouvelle étape paradigmique de la tokenisation RWA ? La réponse principale réside dans le fait que cette méthode répond aux problèmes fondamentaux, en portant la finance en chaîne à un niveau supérieur :
・Tarification précise du risque, adieu la méthode de l’universalité : en décomposant les actifs en plusieurs tranches, la structure permet de séparer les différents risques/rendements, qui peuvent alors être évalués et négociés indépendamment. Par exemple, en divisant une créance en « principal » et « intérêts », le marché peut valoriser séparément le « temps » (taux) et le risque de crédit. Cette capacité de tarification fine augmente l’efficience et la transparence du marché. Comme le précise AquaFlux : « En décomposant principal, coupons et risques, on peut mapper précisément chaque « tranche » de rendement/risk à l’investisseur approprié, évitant le « one size fits all » (solution unique). Chaque investisseur n’assume que le risque qu’il souhaite, ce qui réduit le coût global du financement en élargissant la base d’investisseurs. »
・Amélioration de la liquidité et de l’efficacité du capital en chaîne : la structuration permet d’attirer une gamme plus large de capitaux, en élargissant la profondeur du marché. Par exemple, avec Centrifuge, l’introduction de parts senior et junior a permis à des fonds prudents d’entrer dans les pools RWA, apportant une liquidité stable. La participation des investisseurs de rang inférieur accroît l’attractivité des actifs pour le capital risque. Plus important encore, une fois qu’un actif est structuré en fragments négociables, il peut être listé sur des DEX, utilisé comme collatéral pour des prêts ou intégré à des pools de liquidité, passant de « détention statique » à « opération dynamique ». Par exemple, des tokens RWA porteurs de rendement, packagés structurés, peuvent être négociés sur des DEX, utilisés pour market-making, emprunt de stablecoins, etc., évitant leur immobilisation. La mise en place de règlements instantanés, la négociation 24/7 et la programmabilité offrent un avantage de liquidité supérieur aux titres traditionnels.
・Renforcement de la composabilité DeFi : la structuration transforme les actifs en modules financiers standardisés (Money Lego). Lorsqu’on peut décomposer un token RWA en blocs simples et uniformes, on fournit aux développeurs DeFi de nouvelles briques pour concevoir d’innombrables stratégies. Par exemple, avec des tokens P, C, S, on peut composer des portefeuilles comme obligations à rendement fixe (P+C), produits à capital garanti avec rendement variable (P+S), ou portefeuilles à rendement augmenté (C+S). Ces combinaisons peuvent être encapsulées en nouveaux tokens ou contrats pour être négociés sur le marché. Cette flexibilité et cette composabilité sont difficiles à réaliser dans la finance traditionnelle, et constituent un avantage distinctif des produits structurés en chaîne par rapport à ceux traditionnels. Chaque stratégie de portefeuille peut devenir un token négociable, voire intégré dans des AMM ou des systèmes de prêt garantis, créant ainsi des opportunités d’arbitrage et d’innovation inexplorées dans les marchés classiques.
・Stimulation de l’écosystème dérivé et de la gestion du risque : la structuration ouvre la voie à un marché de dérivés pour les RWA en chaîne. Une fois les actifs de base découpés et standardisés, il devient plus facile de développer des contrats à terme, options, swaps ou indices. Cela crée un cercle vertueux : une activité dérivée dynamique → une liquidité accrue sur le marché spot → une attraction pour plus d’utilisateurs et d’institutions. Tout comme le marché traditionnel, où le volume élevé de trading d’actions est en grande partie soutenu par son marché dérivé, la RWA doit évoluer vers une finance intégrale (pas seulement des tokens spot, mais aussi leviers, hedging, gestion de rendement) pour atteindre une croissance comparable à un DeFi Summer. La standardisation des actifs structurés fournit la plateforme pour faire des actifs réels la « langue de base » de la finance en chaîne, plutôt qu’une entité isolée.
・Créer un pont de confiance pour attirer le capital traditionnel : la structuration est également un langage familier aux institutions traditionnelles. En réalisant sur la chaîne des structures similaires à celles de la finance classique — priorité, subordination, renforcement de crédit —, les acteurs institutionnels seront plus enclins à évaluer et accepter ces produits. Cela crée un pont pour l’afflux de capitaux réglementés et institutionnels vers la DeFi. Par exemple, certains produits structurés en chaîne ont déjà obtenu une notation AAA (comme le fonds JAAA de Centrifuge), offrant un meilleur rapport risque/rendement que leurs homologues traditionnels. Avec la transparence et l’automatisation, ces acteurs peuvent surveiller en temps réel, ajuster leurs positions, et participer plus activement à l’écosystème RWA. Quand la crédibilité et la profondeur du marché seront suffisantes, les grandes banques et fonds seront plus disposés à s’y engager, amplifiant la taille des RWA en chaîne.
Dans l’ensemble, la structuration est la clé pour dépasser les limites actuelles des RWA en chaîne. Elle peut non seulement améliorer la liquidité et la tarification du risque, mais aussi redéfinir le paysage financier décentralisé. Passer de la « tokenisation » à une « norme structurée » marque une étape de transition de la finance en chaîne de la phase 1.0 à la phase 2.0 — la première visant simplement à mettre en chaîne, la seconde capable de libérer toute la valeur, en faisant des actifs réels une composante organique du système financier décentralisé. Comme le dit un commentaire du secteur : « La stack RWAFi (finance RWA) ouverte et unifiée transformera le RWA statique en modules dynamiques, avec la composabilité et la préparation aux dérivés. » Cela annonce la formation d’une nouvelle vague d’innovation DeFi : si l’été 2020 fut celui de l’« Open Finance » basé sur ETH et WBTC, la prochaine pourrait être celle de la « DeFi d’actifs » ancrée dans la valeur réelle. La réalisation de tout cela dépend de la maturité du paradigme de structuration.
AquaFlux : Mécanisme Tri-Token pour repenser la logique structurée en chaîne
En tant que pionnier de l’exploration de la finance structurée en chaîne, AquaFlux a proposé un modèle unique de Tri-Token, établissant un exemple pour la structuration de RWA en chaîne. AquaFlux redéfinit les produits obligataires RWA traditionnels en trois types de tokens : P, C, S, représentant respectivement Principal (capital), Coupon (intérêts) et Shield (couverture du risque). Cette conception vise à créer un langage d’actifs standardisé, modulaire et dérivable, permettant de résoudre les difficultés structurelles actuelles du marché RWA et d’octroyer une flexibilité sans précédent aux actifs en chaîne.
・P-Token (Token de principal) : P représente la partie principale de la dette, conçue selon la logique des obligations zéro coupon. Chez AquaFlux, le P-Token à maturité peut être échangé en 1:1 contre des actifs stables comme le dollar, représentant un capital remboursé à l’échéance sans intérêts. En d’autres termes, le P-Token donne une garantie de capital (récupération intégrale en cas de non-défaut), sans versement d’intérêts durant la détention. Il est idéal pour des investisseurs risk-averse : caisses de DAO, institutions cherchant une stabilité, qui privilégient la sécurité du capital. En résumé, le P ressemble à une obligation d’État à court terme ou à un dépôt à terme, pour des fonds peu risqués.
・C-Token (Token de coupon) : C représente le flux d’intérêts, avec un taux fixe. L’investisseur qui achète un C-Token acquiert le droit de recevoir les paiements d’intérêts périodiques jusqu’à l’échéance. Il s’apparente à une obligation à coupons séparés ou à une rente, idéale pour ceux qui recherchent un revenu stable.
・S-Token (Token de couverture du risque) : S représente la tranche junior ou « bouclier » — le « Shield ». Les détenteurs de S jouent le rôle de première perte : en cas de défaillance, leur valeur sera la première à subir l’impact, protégeant ainsi P et C. En échange, ils bénéficient d’un rendement supplémentaire, comprenant la part de revenus résiduels, les frais d’accord, ou des incentives (airdrops). On peut voir le S comme un équivalent de l’equity tranche ou de la dette subordonnée dans la finance structurée. Il s’adresse aux investisseurs à haut risque, dégen ou spéculateurs, prêts à jouer le rôle de « junior » pour obtenir des rendements élevés.
Par cette triple segmentation, AquaFlux déstructure complètement un seul actif RWA, séparant le droit de remboursement principal, le flux d’intérêts et le risque de crédit. Comme le dit la plateforme : « En décomposant principal, coupons et risques, on peut mapper précisément chaque « tranche » à l’investisseur correspondant, évitant la « monolithie » d’un actif unique. » Avec ces trois tokens simples, chaque profil d’investisseur trouve sa place, et la transparence et l’efficacité de la gestion du marché s’en trouvent améliorées.
Ce qui est remarquable, c’est qu’AquaFlux ne s’arrête pas à la simple proposition du modèle Tri-Token, mais vise à en faire un module de base modulaire, à la manière de « LEGO » financiers. La plateforme indique que P, C, S peuvent être combinés librement pour créer divers produits financiers, par exemple :
・Assembler P + C, pour reformuler une obligation classique, avec intérêts réguliers et remboursement final, adaptée à une gestion prudente.
・Assembler C + S, pour un produit à rendement élevé : intérêts fixes © + bonus de la tranche junior (S), augmentant la rentabilité mais avec un risque accru. Ce type de package est comparable à une structure « mezzanine » ou un produit à effet de levier, très recherché par les investisseurs ambitieux.
・Faire du long sur C et du short sur P, pour une stratégie de carry trade : emprunter à faible taux (short P) et recevoir le coupon fixe (long C), exprimant une vision de marché ou une recherche de levier.
Toutes ces stratégies peuvent être encapsulées en nouveaux tokens ou contrats, permettant leur négociation, leur fourniture de liquidité ou leur utilisation comme collatéral. AquaFlux construit ainsi une nouvelle plateforme de finance structurée en chaîne, où des modules simples peuvent donner naissance à une multitude de produits innovants, avec une automatisation par smart contracts, réduisant coûts et opaque.
L’engouement du marché pour cette vision s’est déjà manifesté : des tests sur le réseau Pharos ont enregistré 9500 millions d’interactions, 1 million d’adresses uniques, témoignant de l’intérêt à la fois des utilisateurs DeFi et des acteurs traditionnels pour cette modularité. AquaFlux se positionne comme une infrastructure fondamentale pour la finance structurée en chaîne : en tant que standard de base, facilitant l’intégration et l’utilisation d’actifs réels dans la DeFi.
En résumé, AquaFlux veut transformer la finance structurée en un langage natif de la blockchain. La mécanique Tri-Token fournit un alphabet et une grammaire, permettant d’écrire des « phrases » financières complexes avec quelques mots simples (P, C, S). Une fois adopté largement, ce langage pourrait grandement favoriser la coopération entre protocoles, par exemple en acceptant des tokens P comme collatéral, en automatisant la décomposition et la recomposition, ou en créant des outils de couverture et de dérivés. On peut imaginer un écosystème florissant autour de la norme Tri-Token : comme l’ERC-20 a lancé la DeFi, la norme Tri-Token pourrait entraîner une nouvelle vague d’innovation financière en chaîne.
Conclusion : La structuration, une solution et un nouveau langage pour la finance en chaîne
En regardant l’histoire financière, chaque saut paradigmatique a souvent été porté par un nouveau langage ou un nouvel outil : contrats swaps pour couvrir le risque, ETF pour démocratiser l’investissement indiciel, smart contracts pour automatiser la confiance… Aujourd’hui, alors que la finance réelle et la crypto se mêlent de plus en plus, la finance structurée pourrait devenir le nouveau langage de la finance en chaîne.
Pour la tokenisation RWA, la structuration ne se limite pas à une solution technique pour résoudre la liquidité et la tarification du risque, elle ouvre aussi un espace d’innovation : faire vivre, intégrer, utiliser les actifs réels sur la blockchain. La logique structurée donne de la communication : avec les investisseurs pour les risques et rendements, avec les protocoles DeFi pour la composabilité, avec la régulation pour la conformité. Elle permet de décrire et de modéliser plus finement le risque, transformant un actif hétérogène en unités de valeur programmables, modulables.
Pour l’avenir, on peut envisager un scénario : des entreprises qui émettent leurs obligations en décomposant en P/C/S, permettant aux investisseurs mondiaux de souscrire sans intermédiaire, chaque tranche étant adaptée à ses préférences ; des projets immobiliers dont les flux sont tokenisés en parts distinctes pour la location et l’appréciation, permettant une diversification fine ; des gestionnaires de portefeuille qui assemblent des modules structurés pour créer des stratégies sur-mesure, ajustant en temps réel leurs couvertures. À ce stade, la structuration ne sera plus une simple technique, mais deviendra un vocabulaire courant dans la finance décentralisée. Comme l’indique un rapport du secteur, quand la RWA deviendra la « base » de la finance en chaîne, la prochaine DeFi Summer sera celle de la « finance d’actifs » ancrée dans la valeur réelle.
Pour les fonds Web3, les institutions financières traditionnelles, et chercheurs, cela représente à la fois une opportunité et un défi : qui maîtrisera cette nouvelle langue en premier, prendra une longueur d’avance dans la prochaine vague d’innovation financière. La structuration, en tant que prochaine étape de la tokenisation RWA, ne se limite pas à résoudre les problèmes actuels, mais pose les bases d’un nouveau paradigme. La structuration en chaîne, c’est comme un puzzle : elle fournit les pièces fondamentales pour construire un paysage financier complexe. Bien assemblées, ces pièces relieront le réel et le décentralisé, créant une prospérité inédite.
La structuration n’est pas seulement une solution, c’est le nouveau langage de la finance en chaîne. À son écriture, nous attendons la prochaine étape d’expansion et de reconstruction du paysage financier numérique, pour écrire un nouveau chapitre de la fusion entre finance traditionnelle et blockchain.
— AquaFlux Research Institute