Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur la fenêtre de baisse des taux de la Fed, un séisme de magnitude 7,6 survenu soudainement au Japon a complètement bouleversé le rythme. Cette secousse n’a pas seulement ébranlé les fondations de Tokyo, elle a aussi désorganisé l’échiquier des banques centrales mondiales.

La probabilité de baisse des taux donnée par le marché, à 87,4 %, semble acquise. Mais le problème, c’est que même si la baisse a bien lieu, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.

La situation économique actuelle est extrêmement étrange : d’un côté les données sur l’emploi s’affaiblissent, de l’autre l’inflation refuse de baisser. Le mot « stagflation » n’est plus seulement un terme historique de manuel scolaire. Si des divergences inhabituelles apparaissent au sein de la Fed, ou si Powell accompagne la baisse des taux d’un message ferme — « la lutte contre l’inflation n’est pas terminée », « les actions futures dépendront des données » — alors les espoirs du marché d’un assouplissement durable l’an prochain pourraient s’effondrer en un instant.

C’est ce qu’on appelle un « assouplissement faucon » : en apparence, on vous donne du sucre, mais en réalité, on vous dit de ne pas trop rêver. Quand tout le monde parie sur une posture conciliante, même une déclaration légèrement plus ferme peut déclencher un effet domino.

Plus important encore, l’impact de ce séisme au Japon dépasse largement l’imagination. Le dollar/yen a franchi directement 155,97, et la « hausse historique des taux » que la Banque du Japon prévoyait pour la semaine prochaine risque fort d’être reportée — la reconstruction post-catastrophe nécessite d’énormes ressources financières, et la sortie de la dernière politique de taux négatifs du monde est contrainte de marquer une pause.

Et il n’y a pas que le Japon : cette semaine, les banques centrales d’Australie, du Brésil, de Suisse et d’autres pays sont également entrées collectivement en mode attentiste. Une vague de prudence politique s’étend de Tokyo à Washington.

Pour la cryptosphère, à court terme, si la Fed délivre un signal faucon au-delà des attentes, les seuils de 90 000 dollars pour le Bitcoin et 3 800 dollars pour l’Ethereum deviendront le théâtre de batailles acharnées entre haussiers et baissiers. Cependant, une chute brutale est souvent synonyme d’opportunités — les attentes de liquidité ne font que se reporter, elles ne disparaissent pas.

À moyen terme, la tendance globale reste à l’assouplissement, et une fois la volatilité digérée, la logique de liquidité continuera de dominer. Ce qu’il faut vraiment surveiller, ce sont les flux de capitaux des baleines et des ETF : l’accumulation à contre-courant dans la panique reste le signal haussier le plus fort.

Côté stratégie : les détenteurs de spot doivent s’accrocher et ne pas se laisser effrayer par la volatilité à court terme ; les traders doivent réduire leur levier et attendre que la direction se précise ; pour les investisseurs DCA, préparez les liquidités, une chute brutale est une excellente occasion d’acheter par paliers.