Le monde dans lequel nous vivons est, par essence, un système hautement complexe et dynamiquement couplé, imprévisible, irréductible, et souvent même impossible à expliquer a posteriori.

C’est d’autant plus vrai pour les marchés : dans l’histoire, l’indice S&P 500 a déjà chuté de 20 % sans la moindre actualité majeure, un phénomène qui, en soi, constitue un sérieux contre-argument au récit de l’équilibre rationnel des théories économiques traditionnelles.

Dans la théorie classique, le marché ressemble à une machine de précision, certes complexe mais prévisible, alors qu’en réalité il s’apparente plutôt à une bête gigantesque, dotée d’émotions, d’inertie, capable de paniquer et de fuir.

Dans « La Complexité », Melanie Mitchell souligne que le mécanisme de fonctionnement des marchés de capitaux est aussi étrange, difficile à comprendre et contre-intuitif que le système immunitaire humain.

Le marché s’auto-organise, s’auto-stabilise, mais il peut aussi soudainement devenir instable. Il est influencé par des informations locales, tout en pouvant produire à l’échelle macro des résultats totalement inattendus.

Le prix Nobel de physique Murray Gell-Mann a dit que nous sommes tous des particules qui bougent avec leur cerveau et leurs émotions ; ces individus, pleins de biais et de fluctuations émotionnelles, s’agrègent pour former un monde quasiment impossible à modéliser.$BTC $GT $ETH